31.12.05

Le feu à la Sécu

"Je ne suis pas un numéro ni une vache à lait !" Les libertariens américains n'hésitent pas à brûler leur carte de Sécu. On sait que chez eux la Sécu ne concerne que les retraites. Ils dénoncent avec raison cette arnaque pyramidale à la Ponzi, la même qu'en France.



Il y a peu de chances de voir la même chose ici : notre URSS franchouillarde n'est pas le New Hampshire, et on n'y met pas le feu aux symboles d'oppression, mais plutôt à la voiture du voisin. La plupart des gens croient vraiment que la Sécu est un élément du progrès social. La plupart ont d'ailleurs accepté leur esclavage et ont choisi un médecin traitant, et suivront le "parcours de soins coordonné" (je suis un bon toutou, je fais là où on me dit de faire). Peut-être que la faillite inéluctable de ce système leur dessillera un jour les yeux... En attendant, tous les profiteurs du système, syndicats, assistés, politiciens, racailles énarchiques d'en haut, tous ceux qui exploitent les actifs, peuvent se féliciter de leurs sales coups. Tant que la bête respire encore, on peut se payer dessus.
 

23.12.05

Liberté, égalité, mutualité

Avec l'approche des fêtes de fin d'année, je quitte mon ton souvent un peu tranchant pour vous parler de... solidarité. On a beau être une libertarienne individualiste un peu (beaucoup) anarchisante, on a quand même des valeurs ! (les étatistes, eux, n'ont pas de valeurs, car ce sont des voleurs).

Qu'est ce qui différencie une histoire d'amour d'un viol brutal ? Un don gracieux, d'un impôt ? Le mutualisme solidaire de l'a-sécurité sociale ? Réponse : dans chaque cas, le caractère volontaire de l'un et la violence de l'autre. On observe des actes qui de loin se ressemblent, qui semblent être accomplis dans une même finalité, mais que tout oppose éthiquement : les uns sont légitimes, les autres sont de l'esclavage.

L'esclavagiste ne peut évidemment se présenter comme tel. Il lui faut donc changer le sens des mots pour tenter de plier la réalité à sa convenance : pour le violeur, sa victime était consentante ; pour le fisc, l'impôt est une contribution volontaire et citoyenne ; pour le sécuritaire social (SS) ou plutôt asocial (SA), les cotisations obligatoires sont à la fois une assurance sociale et une obligation de "solidarité" collective. Le résultat est une assurance de très mauvaise qualité, et l'absence de toute solidarité réelle. Les risques sociaux ont toujours été pris en charge par deux mécanismes : l'assurance et la mutualité ; les mafiosi étatiques en ont inventé un troisième, qu'ils présentent comme supérieur : le racket redistributif.

Je me faisais ces réflexions en feuilletant la revue de ma mutuelle d'entreprise (à laquelle je n'ai pas adhéré, mais peu importe), créée au début du vingtième siècle en tant que "société de secours mutuel". On peut à travers son histoire comprendre toutes les vicissitudes par lequelles la mutualité est passée au XXe siècle. Dès les années 30, ses (rares) excédents sont ponctionnés. En 45, la vague pro-communiste d'après-guerre décide la suppression des caisses sociales des salariés ; les mutuelles sont cantonnées au rôle de "complémentaires". La sinistre sécurité sociale, machine à détruire, est en marche (le premier déficit apparaîtra en 1964 !).

La mutuelle continue cependant à mener ses actions, par exemple à gérer une "caisse de secours", avec abondement de l'entreprise. Les collectivistes appellent ça du "paternalisme", eux, ils préfèrent le vol pur et simple, ce n'est plus la protection paternelle, mais celle du Parrain. D'ailleurs ceux qui condamnent ce paternalisme sont les mêmes qui expliquaient qu'il est normal d'avoir des prélèvements obligatoires sur le salaire : "si vous donnez l'entièreté de sa paye à l'ouvrier, il serait capable d'aller la claquer au bistrot" ! C'est là l'origine des cotisations dites "patronales".

Même si elle garde l'apparence de la solidarité, depuis 1945, l'esprit de la mutualité est totalement autre. L'aspect solidaire d'origine est oublié, il s'agit de venir en complément d'une machine redistributive, ce qui fait que l'action des mutuelles se place dans le même sillon : de façon schizophrénique, elles soutiennent toutes les mesures coercitives prises à l'encontre des "assurés sociaux" (vaches à lait et veaux à l'étable), tout en appelant à la responsabilité de l'assuré et en se lamentant des désengagements successifs de la SS, qui leur transfère des charges nouvelles. En revanche elles ne peuvent pas se permettre d'être en déficit ; le résultat est que, malgré cet environnement étouffant, elles fonctionnent bien mieux que vous-savez-qui.

La mutualité est certes une très bonne idée, qui marche, et qui pour cela a été récupérée, et comme d'habitude déformée et dévoyée par l'Etat, qui en a tiré un monstre antisocial appelé "sécurité sociale", d'inspiration communiste. En dernière analyse, son immoralité, la contrainte et la violence qu'elle instaure, conduisent à la disparition de toute solidarité, à l'irresponsabilité et à la destruction de la société. Heureusement, depuis la fin légale de la sinistre SS, la Défense contre les Forces du Mal s'organise !
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A signaler, deux nouveaux blogs qui ont rejoint le combat :

14.12.05

La faillite, nous voici, III

Lu dans le Figaro de ce jour :
La France contrainte d'affronter enfin sa dette

Cyrille Lachèvre [14 décembre 2005]

L'ampleur de la dette française que révélera le rapport Pébereau rendu public aujourd'hui devrait inciter le gouvernement à élaborer une loi quinquennale de maîtrise des finances publiques. Un traitement de choc pour un enjeu de taille : la dette française est passée de 90 milliards d'euros en 1980 à plus de 1 100 milliards aujourd'hui.
(...)
La principale conclusion pratique de ce rapport devrait être l'élaboration, par le gouvernement, d'une loi quinquennale de maîtrise des dépenses publiques, gravant dans le marbre des objectifs précis d'assainissement des finances chaque année pour rétablir l'équilibre budgétaire à horizon 5 ans.
Rien de mieux que le retour au bon vieux plan quinquennal pour sauver notre Union soviétique que personne ne nous envie...

Mais rassurons-nous. L'Etat ne peut pas faire faillite. Comment serait-ce possible ? Tout va bien. "Ils" feront quelque chose. La sinistre SS n'est pas en faillite, elle non plus. Le toit de l'étable ne tombera pas sur les veaux. Ne quittons donc pas l'étable. L'herbe du voisin est plus verte que la paille de notre litière. L'Etat est notre fidèle berger. Et le fourrage qu'il nous sert moins lourd que la poutre dans notre oeil.
 

3.12.05

Juste injustice et justice injuste

Aujourd'hui j'ai envie de parler de la justice, mais ce faisant je m'apprête à regarder attentivement où je mets les pieds, car, scientifique de formation, je dois avouer une certaine ignorance en la matière. Les juristes vont me lapider, mais tant pis !

Ce qui choque avant tout la rationnelle que j'essaie d'être, c'est l'arbitraire complet tant des lois, règlements, décrets, etc. que des décisions de justice. Très longtemps, pour cette raison, j'ai eu un a priori défavorable à l'égard du droit et de ceux qui en faisaient profession. J'ai même longtemps cru que seuls les ratés se lançaient dans ce genre de carrière, même s'il est vrai que les ratés complets deviennent politiciens plutôt qu'avocats, préférant l'arbitraire du pouvoir exécutif à celui des autres pouvoirs.

Arbitraires et illégitimes les lois élaborées par le pouvoir législatif ou le gouvernement : il s'agit le plus souvent de rogner les libertés, d'ajouter de nouvelles taxes, de se substituer au privé et à la société civile, d'instaurer des obligations, tout cela pour complaire à une certaine clientèle aux dépens d'une autre (politique et élections obligent), ou pour augmenter le pouvoir des fonctionnaires et politichiens (quand on est le plus fort, on aurait tort de renoncer à la part du lion - en témoigne l'expansion continue de la pieuvre étatique depuis au moins un siècle).

Arbitraires et illégitimes également les décisions de justice, d'une part parce qu'elles appliquent des lois elles-mêmes arbitraires et illégitimes, d'autre part parce que les juges n'échappent pas à leurs propres préjugés - à commencer par le premier de tous, le préjugé étatique. Je suis abasourdie quand on me parle de la soi-disant "indépendance" de la justice. Qui paye les magistrats ? Ne sont-ils pas des fonctionnaires, payés par l'Etat ? De quelle indépendance s'agit-il ?

Que la justice se trompe, on peut l'admettre (on a vu l'affaire d'Outreau : des innocents envoyés en prison pendant des années) - c'est d'autant plus grave que les juges, comme les hommes politiques, sont irresponsables. Qu'elle soit indépendante, rien n'est moins sûr. Pour en revenir au thème principal de ce blog, on sait que parmi les courageux qui ont voulu quitter la Sécu, certains ont dû subir des procès iniques et honteux. Claude Reichman (l'homme aux vingt procès) a souvent parlé des "magistrats aux ordres", qui punissent les honnêtes gens et absolvent les délinquants (comme le disent à juste titre toutes les crapules : j'ai confiance dans la justice de mon pays). Dans son livre "le Secret de la droite", Reichman raconte comment les magistrats français ont préféré violer le traité sur l'Union européenne que de désobéir à leur hiérarchie. Amer, il concluait :
C'est une terrible épreuve pour un citoyen de constater qu'il ne peut rien attendre de la justice de son pays pour faire reconnaître son droit. Et c'est l'épreuve que nous avons dû affronter pendant toute cette bataille (contre le "monopole" de la Sécu). S'il s'agissait d'un cas isolé, on pourrait invoquer un dysfonctionnement judiciaire accidentel, une malchance en quelque sorte. Mais l'expérience démontre qu'il s'agit bien d'une dérive généralisée de l'institution. Ne nous y trompons pas : de tous les scandales qui affectent le pays, celui-ci est sans aucun doute le plus grave. Car sans une justice en laquelle on puisse avoir confiance, il n'y a plus aucun frein à la violence et au crime.
Heureusement notre combat (contre le prétendu monopole de la prétendue Sécurité prétendument Sociale) a connu quelques succès depuis, et l'entrée de la sinistre SS dans les poubelles de l'histoire du collectivisme est bien entamée.

Il y a quelque temps j'écrivais sur le blog de Maître Eolas qui critiquait un projet de loi anti-terroriste de nos socialistes de droite :
Je suis surprise que vous soyez surpris de l'action du législateur ! Pour nous libertarien(ne)s, il y a longtemps que la France est une "ripoublique" soviétique et que notre démocratie populaire est bel et bien une démocratie totalitaire. N'y manque que le goulag, mais je suis certaine qu'on y songe en haut lieu.
Certes, j'étais volontairement provocatrice et trolleuse (à défaut d'être une pétroleuse), et je me suis attirée la répartie suivante de Maître Eolas : "Je ne suis pas surpris : je suis amer et en colère, lisez moi bien. De même, à lire vos propos, je ne suis pas surpris de ne pas être libertarien."

Je comprends qu'il n'ait garde de critiquer l'institution qui assure directement ou indirectement sa subsistance, au travers de l'avalanche de lois et de textes dont on nous abreuve chaque année, dont avocats et magistrats font leur miel. Mais à voir comment fonctionne la justice dans ce pays, je comprends mieux le sage conseil : "il vaut mieux un mauvais arrangement qu'un bon procès". Raison pour laquelle je m'abstiens pour le moment de faire un procès à mon employeur, qui lui aussi est "aux ordres". Dans un pays caporaliste, il ne fait pas bon essayer d'être libre.

Cependant j'ai du mal à comprendre l'amertume de Me Eolas : soit il accepte le droit tel que le fait le législateur, car il reconnaît sa légitimité (quand bien même le "produit" législatif serait un tissu d'absurdités, ce qu'il est souvent), soit il renonce à son métier. Il y a là une "contradiction performative", pour jouer les pédantes. C'est comme si un vendeur vous disait du mal de sa marchandise.

Quant à nous, libertarien(ne)s, nous avons la faiblesse de croire en la supériorité d'un droit naturel, fondé sur la Raison, sur la seule légitimité des droits fondamentaux de l'homme, et l'absence de toute interaction étatique. L'arsenal législatif n'est d'aucune utilité, quant au pouvoir judiciaire, nous lui dénions toute légitimité dans sa forme actuelle : on n'a pas besoin de juges fonctionnaires, ni même de juges élus (comme le propose Reichman et comme cela se pratique dans beaucoup de pays un peu plus libres que notre Soviétie française).

Hélas je n'ai ni le temps ni les capacités d'exposer la conception libertarienne du droit - lisez Nozick ou Rothbard. Pour ce qui est de sa mise en pratique, à partir du cadre théorique du droit naturel, il s'agit d'une "loi" naturelle qui est conforme aux grands principes (liberté et propriété), mais qui ne repose pas forcément sur un arsenal de textes écrits. Révolutionnaire, cette conception ? A peine, elle est en fait très proche de la Common Law des Anglo-saxons, qui préfère l'esprit du droit aux textes de lois, et ignore volontiers une loi qui n'est pas conforme aux principes. Mais je doute que nos endimanchés enherminés, préoccupés d'appliquer leur droit martien et de ne pas contrarier leur maître étatique, puissent comprendre cela...